lundi 28 mars 2011

We can run to the end of the world


Yasunori Mitsuda - Intangible Treasure - Orchestral Version - (album : -Myth- The Xenogears Orchestral Album)
(arrangement : Natsumi Kameoka)


La musique de Yasunori Mitsuda est tout à fait singulière. Elle a une place très particulière dans le cœur de tout gamer mélomane qui se respecte. C'est une de ces musiques dont il est difficile de parler : dès qu'il s'agit de la commenter, bien vite nous vient l'envie de nous taire et simplement la laisser parler pour elle même. Sans doute parce que la plus évidente de ses qualités est sa simplicité. Non, la musique de Mitsuda n'est pas très originale ; ce n'est rien de le dire. Que ce soit en terme de construction harmonique ou d'orchestration, une analyse objective n'a que peu de chance de révéler quoi que ce soit de vraiment notable. Ce qui séduit dans cette musique, c'est sa brutale sensibilité, les torrents d'émotion qu'elle contient, et sa capacité à les déverser sans chichis, sans excès, dans un calme rassurant et propice à l'abandon de soi. Cet album d'arrangements orchestraux des musiques de Xenogears en est l'éclatante démonstration.

Réalisé en à peine trois mois, d'octobre à décembre 2010, le disque ne sacrifie pourtant rien de la qualité de finition et d'exécution à laquelle le compositeur nous a habitué. À l'inverse, c'est sans doute en partie grâce à ce délai très court que les arrangements s'avèrent être d'une désarmante spontanéité, qui ajoute encore à l'émotion simple qui parcourt le disque. Plus que jamais, Mitsuda et ses compères arrangeurs parviennent à se défaire de toute intellectualisation de la musique, à revenir à l'essence même de l'émotion musicale. On redécouvre comme au premier jour les mélodies sublimes, et désormais légendaires, de Xenogears. Et qu'importe si elle sont dépourvues de toute originalité, tant pis si nous avons déjà entendu mille fois ces sonorités, ces motifs, ces rythmes : ils ne nous ont jamais paru aussi évidents, et l'on se rappelle aujourd'hui de l'émotion brutale qu'ils nous ont inspirée les premières fois qu'on les a entendus. C'est ça, le miracle de la musique de Yasunori Mitsuda.

Wouldn't wanna be you when Satan finds out!

WTF IS THIS SHIT

Ça commence normalement, bon, c'est un nanard assumé avec Nicolas Cage, le Steven Seagall du troisième millénaire, et tant mieux, c'est ce qu'on était venu voir. Et puis à un moment, il y a le scénariste qui craque, il y a des gens qui sont déjà morts mais qui se sont échappés de l'enfer, et un mec qui sort d'un semi-remorque transportant un tank à hydrogène lancé à 300 à l'heure en marchant sur le capot d'une voiture de flic, le tout en imitant Horatio Caine et avec "That's the Way I Like It" en fond sonore, après mon cerveau a fondu et je...

samedi 26 mars 2011

I'm going to slice your face off and use it to wipe my unmentionables!

C'en devient presque écœurant. Incompréhensible. Inimaginable. Comment est-ce possible ? Comment un homme, un extra-terrestre, ou même un cyborg, peut-il atteindre une telle maîtrise de son art, repousser toujours plus loin les limites de son talent ? Ne jamais s'arrêter, rester d'une constance affolante (pour ne pas dire inquiétante) dans le génie...

Roger Deakins. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus que dire, pour tenter de décrire la somptuosité de son travail sans tomber dans le lourdingue et l'insignifiant. Film après film, Deakins n'en finit plus de construire son statut de légende vivante. Si aujourd'hui, on nomme souvent (et non sans raisons) Conrad Hall comme le plus grand directeur de la photographie de l'histoire du cinéma, il ne fait aucun doute que Deakins, au bout de son œuvre, aura fini par le rejoindre là-haut, tout là-haut, au firmament des magiciens de la lumière.

Les raisons de cette incontrôlable envolée lyrique dont vous venez d'être témoin ? Elles paraîtront évidente à quiconque ne regarderait que cinq minutes de ce Rango. Les ambiances créées par Deakins pour ce film sont tout bonnement ahurissantes de variété, de richesse, de beauté, de force. Le soleil de plomb sur un désert aride, l'obscurité étouffante d'un saloon crasseux, la douceur feutrée du bureau du maire, l'éclat fantomatique de la lune sur les dunes de Mojave... Il est à peine croyable que la lumière puisse atteindre une telle expressivité. Rien qu'en cela, le premier long-métrage animé d'Industrial Light & Magic se démarque.

Pour le reste ? Gore Verbinsky se contente de répéter la recette qui a fait le succès de ses Pirates des Caraïbes : assurer le minimum syndical du film popcorn de base, faire confiance aux gars de la technique pour le côté grand spectacle, et laisser un Johnny Depp en roue libre amuser la galerie.

C'est peu de dire que ce film-là est léger. Difficile d'imaginer une intrigue plus linéaire, prévisible et superficielle. La bonne nouvelle, c'est que le film est parfaitement conscient de ces défauts... et qu'ils s'en contrefout royalement. Ainsi, il n'a aucun scrupule à abandonner lâchement certains personnages après à peine quelques secondes à l'écran, juste le temps de nous faire goûter à un character design grandiose (l'anthropomorphisme réalisant ici d'authentiques miracles) et à un casting vocal absolument succulent. De même, aucune honte à enchaîner les références cinéphiles de façon totalement bordélique, sans le moindre soucis de cohérence ni de profondeur du propos. Malicieusement, la mise en scène n'hésite pas non plus à multiplier les gags à base de transgression du quatrième mur, jusqu'à en imbriquer plusieurs les uns dans les autres ("we need to go deeper", trolilol !!!) : vous savez pourquoi vous êtes venu voir ce film, et ce n'est pas pour vivre une histoire crédible et prenante.

Non non non, si vous êtes venus, c'est pour vous délecter du cabotinage d'un Johnny Depp en grande forme, et aussi pour en prendre plein les mirettes. A ce jeu-là, pour ceux qui doutaient que les gars d'ILM étaient bien les meilleurs infographistes du monde, l'affaire est désormais entendue : je ne crois pas prendre de risque en affirmant qu'il s'agit là du film d'animation le plus hallucinant qui soit d'un point de vue technique, toutes catégories confondues. Et si l'on ajoute à ça la prodigieuse direction artistique mentionnée plus haut, la conclusion devient évidente : dans le genre film à grand spectacle sans prétention sémantique, il paraît dur de faire plus réjouissant et excitant que Rango.

mercredi 23 mars 2011

Le craquage honteux du jour


Ah ben on est fan de 3D ou on l'est pas, hein...

mardi 22 mars 2011

I'm the one who's fighting, not you!

Une grosse patate en plein dans la tête. C'est comme ça que le film démarre. Pas de chichis ni d'hésitation, la couleur est annoncé dès la première scène : pas le temps d'enfiler ses gants on est déjà à fond dans le combat, sur la pointe des pieds, à l'affût. Le rythme est infernal, soutenu par une bande son brutalement rock & roll. Toutes les apparentes acalmies ne sont que des feintes, qui ne font que rendre encore plus violent le direct du gauche qui arrive.
Du début, à la fin, on se fait pilonner, frapper de tous les côtés, au coeur, aux tripes, partout. Le KO menace d'arriver à tout instant. On ne maîtrise plus rien, on est dans les cordes, enfoncé dans notre fauteuil, tendu comme un string, et la pression n'en finit plus de monter à une vitesse affolante. Jusqu'au climax, le combat final, qu'on est obligé de reconnaître qu'il est formellement très classique, et sans doute pas au niveau de tout le reste du film ; mais il est tellement bien amené que toute résistance est futile : on se laissera forcément prendre au jeu. Et ce n'est que tout au bout de l'épuisement émotionnel qu'enfin, le combat touche à sa fin.
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jeudi 17 mars 2011

Here comes the whack so we can bring it back!


The Go! Team - Voice Yr Choice (album : Rolling Blackouts)


Vous avez dix ans. Un matin de semaine, il est dix heures. La cloche sonne, c'est la récré, et tout le monde se rue vers la cour dans le plus joyeux des bordels, mélange de cris, de rires hystériques, et du rythme frénétique des pas lourds dans les couloirs de l'école.

Bienvenue dans l'univers de The Go! Team. Une musique prodigieusement foutraque, qui hurle sa joie de vivre au monde entier, qui ne s'arrête jamais de courir dans tous les sens. Ici, l'immaturité et l'inconséquence sont des raisons de vivre. Tout est approximatif, rien n'est maîtrisé, rien n'est réfléchi. Et c'est de ça que le groupe tire son incroyable énergie. Paradoxalement, c'est grâce à ça que sa musique se défait de tout risque de lasser son auditoire. Ne pensez plus à rien, lâchez-vous, laissez-vous emporter par ces mélodies et ces rythmes aussi évidents que ravageurs, chantez, hurlez, dansez. C'est ce que ne cesse de nous répéter l'équipe pendant tout ce disque. Elle s'est visiblement juré de n'épargner à aucun de ses auditeurs une mémorable banane jusqu'aux oreilles. Mission accomplie, haut la main.

mercredi 9 mars 2011

Ça me paraît un peu radical, comme décision !

Une sorte de "C'est arrivé près de chez vous" version light : moins belge, moins incorrect, moins subversif, moins violent. Ce sont surtout les aspects comiques qui partagent beaucoup de points communs : ils reposent quasi entièrement sur le charisme de l'acteur principal (ici, un François Damiens à l'abattage juste phénoménal) ; mais aussi et surtout, le rire n'est pas une finalité. Ça n'est d'ailleurs pas une surprise : dès les premières minutes, qui exposent un postulat de départ pour le moins... explosif, on comprend bien que ça va forcément partir en cacahuète à un moment ou à un autre. Et certes, on rit, mais jaune, avec toujours en arrière-pensée l'appréhension d'une résolution que l'on sent potentiellement dramatique. On sait bien que l'on va finir par presque regretter ces rires...

Finalement, c'est précisément au moment où se fait la bascule, où l'on sort de la comédie pure, qu'apparaissent les défaut les plus visibles du film. Malgré quelques scènes joliment tendues et angoissantes, certaines péripéties un peu précipitées et des personnages qui peinent à s'épaissir font que l'on a parfois comme un goût de pas assez qui nous arrive en bouche. Dans ces conditions, il est sans doute sage d'avoir opté pour un happy ending, forcément un peu grossier et abracadabrant, et pas très marquant, mais qui a le mérite de désamorcer un malaise qui aurait pu autrement paraître gratuit. Bref, il reste dans cette histoire du potentiel inexploité, mais le film a au moins le mérite de ne pas tomber dans les nombreux pièges que contenait son sujet. C'est déjà pas mal.

lundi 7 mars 2011

Parce que vous côtoyez un gamin qui est incurable, ça vous rend légitime, c'est ça ?

Le sujet est parfaitement évident. À telle point qu'on pourrait même le qualifier facile. Pourtant...

On aurait envie d'aimer ce film, mais les défauts sont juste trop nombreux et flagrants. Les acteurs sont à leur aise, et c'est évident que la réalisatrice compte entièrement sur eux pour nous faire croire à cette histoire. Elle n'aurait pas du : on est peiné de les voir constamment se battre contre des dialogues pas crédibles pour un sous et un montage horriblement maladroit, qui viennent constamment nous rappeler que tout ça, c'est du toc. Dans ces conditions, difficiles d'accorder au film la bienveillance dont on aurait voulu lui faire don. Dommage, c'est une vraie occasion manquée.

dimanche 6 mars 2011

C'est juste un pauvre gosse qui a pas eu beaucoup de chance.

On va pas se mentir : ce film-là, tout le monde l'a déjà vu trouze mille fois. Un accident banal, une réaction paniquée qui ne fait qu'aggraver la situation, et la lente descente aux enfers qui s'en suit. Ce qui sauve le film, c'est qu'il a parfaitement conscience de ce qu'il est. La présence au casting de Jean-Pierre Bacri (qui joue ici le très original rôle de... Jean-Pierre Bacri) en est d'ailleurs sans doute la plus flagrante preuve : il ne faut pas attendre cinq minutes pour le voir se mettre en colère et aligner les uns à la suite des autres ses tics les plus caricaturaux. Comme ça, c'est fait.

A son image, tous les acteurs du film sont au naturel. Ce n'est pas ici qu'on cherchera de grandes compositions de comédien. Mais la réussite est là : ce naturel crève l'écran, et c'est grâce à lui qu'on se laisse finalement volontiers emporter par ce thriller pauvre en suspens, mais riche en ambiances. On pourra toujours regretter quelques petites longueurs et des personnages un peu trop statiques... mais ce serait sans doute faire la fine bouche. Un petit film très sympathique.

samedi 5 mars 2011

We all complete.

Il y a pire qu'être condamné à mourir ; c'est être condamné à ne pas vivre.

On ne sait que dire pour parler d'un film comme celui-ci, dont toute la force se situe dans les non-dits. Devrait-on se risquer à révéler ce que le film lui-même ne révèle jamais ?

Ces personnages et cette histoire sont d'une beauté toute simple, d'autant plus chavirante qu'ils semblent vivre en nous, dans notre propre conscience. L'Angleterre du siècle dernier, contexte innatendu d'un scénario qui tend vers l'anticipation, confère au film un calme, une tranquilité étrangement apaisants. Dans ce théâtre, c'est sans un bruit que se déroule devant nos yeux une histoire d'amour dans la plus belle veine de ce que le cinéma peut nous offrir. C'est sans même un murmure qu'elle avance vers sa conclusion déchirante. Et l'on sort de la salle rempli d'un serein désespoir, dont on a bien du mal à se défaire.

vendredi 4 mars 2011

Never ask for what oughta be offered.

Le désert. Le vide. Même les animaux sauvages sont effrayés par leur solitude. Les rares âmes que l'on croise sont des fantômes. Insaisissables, parfois bienveillants, souvent terriblement maléfiques. Leur souffle glacial inonde les contrées du Missouri. Dans cette campagne lugubre, la survie n'est pas une préoccupation ; c'est une raison de vivre. Paradoxal, non ? Et pour survivre, justement, notre héroïne doit partir à la recherche d'une de ces âmes insaisissables, la plus fantomatique d'entre toutes...

La morale de l'histoire : on ne chasse pas les fantômes si on ne veut pas qu'ils nous hantent pour toujours. Un peu comme ce film risque de le faire.

jeudi 3 mars 2011

This is my freedom, this is my voice!


Erik Truffaz Quartet - Mechanic Cosmetic (album : In Between)



Quel genre de musique le Erik Truffaz Quartet pratique-t-il ? En voilà, une question à laquelle il n'est pas facile de répondre. Bien évidemment, l'essence, c'est le jazz. L'héritage, c'est celui de Miles Davis. Mais au-delà de ça, où les quatre compères nous emmènent-ils réellement ?

Dans ces conditions, il y a une réponse toute faite consacrée qui est ma foi bien pratique : en fait, c'est du jazz fusion ! Un fourre-tout commode et souvent un peu vide de sens ; mais pas ici. C'est là toute la force de cette musique : elle revient aux racines de la fusion, au sens premier du terme.

Chez la bande à Truffaz, il y a du rock, de la funk, du drum & bass, de l'ambient, même un peu de variét'. Mais tous ces genres de se côtoient pas. Ils fusionnent. Et l'on ne parle pas seulement de sonorités, ici : on parle d'esprit, de feeling. C'est un véritable méta-genre qui se crée en temps réel, au fur et à mesure que les musiciens progressent dans leur propre musique. Comment un tel monstre sonore peut-il tenir debout ? C'est un mystère qui reste encore à élucider.

Ce qui est sur, c'est qu'il ne faut pas deux minutes au quartet pour nous faire prisonnier, corps et âme, de son étrange univers. Les rythmiques tendues et saisissantes de Marc Erbetta, les lignes de basse magnétiques de Marcello Giulianni, les impros électriques et hallucinées de Benoît Corboz aux claviers, tout ça vous ensorcèle en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le fil conducteur étant bien évidemment la trompette de Truffaz, dont la sophistication du son n'a jamais été aussi impressionnante. La noirceur et la complexité du dernier album de la formation ("In Between") fournit un squelette idéal pour des interprétations live résolument progressives (sur scène, chaque morceau dure un bon quart d'heure !) d'une intensité hallucinante. Pendant le rappel, la participation de la chanteuse Anna Aron (qui avait déjà assumé la première partie de la plus élégante des manières) fournit un complèment aérien à la furieuse densité de tout ce qui a précédé. Histoire de faire décoller pour de bons même les spectateurs les plus récalcitrants, ceux qui auraient réussi à garder les pieds sur terre jusque là.

Quand le concert s'achève, et que l'on retrouve petit à petit son esprit, on n'est pas tout à fait certain d'avoir compris ce qu'il vient de se passer. Ça n'a pas la moindre importance : on est juste heureux d'avoir pu arpenter, pendant deux précieuses heures, les jungles sonores luxuriantes de la planète Truffaz.


(Erik Truffaz Quartet, La Cigale, 2 mars 2011)

mardi 1 mars 2011

They told me you had true grit...

C'est étonnant de voir à quel point le western, bien qu'étant un genre appartenant au passé (au même titre que le peplum, le film noir...), a été maintenu en coma artificiel ces dernières années. Tant de films ont tenté de redonner sa gloire cinématographique au grand ouest américain du XIXe siècle. Tous plus insignifiants les uns que les autres. À deux notables exceptions près.


La première, c'était en 2007. Ça s'appelait "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford". C'est devenu un de mes films fétiches de la décennie passée. Le film qui nous a fait comprendre que le western n'avait pas encore tout à fait dit son dernier mot. Avait-il ressuscité le genre pour autant ? Certainement pas. Ce qu'Andrew Dominik avait écrit dans la pellicule, c'était son requiem, sublime et poignant.

Et finalement, trois ans plus tard, ce sont les frères Coen qui entreprennent d'extirper pour de vrai le western de sa tombe. L'approche n'a rien à voir : ici, on ne cherche certainement pas la modernité. Pas même vraiment l'originalité. C'est une sorte de menu maxi best-of, avec tout ce qu'il faut de gueules crasseuses, de paysages arrides, de trains à vapeur, de chevaux, de vieux alcoolos bourrus. Ce qu'on cherche ici, c'est tout simplement le génie. Et on le trouve sans trop se forcer.

Louons la performance fabuleuse du principal trio d'acteurs, leur élégance, leur grandeur ! Louons la maîtrise ahurissante des Coen, dont le génie de la mise en scène n'est jamais aussi évident que quand il se fait aussi retenu ! Louons la capacité de tout ce petit monde à nous embarquer dans cette histoire aux enjeux simples, épiques et intimistes, bouleversants ! Tout embryon d'impression de déjà vue est instantanément dilué dans le pouvoir de fascination et la beauté ensorceleuse des images du film. À ce titre, existe-t-il des mots qui pourraient rendre justice au travail de Roger Deakins sur la photographie ? J'en doute.

Roger Deakins est d'ailleurs l'un des rares points communs entre Jesse James et True Grit. Pour le reste, quand l'un est un épilogue à l'histoire d'un genre qui a désormais fini de s'écrire, l'autre existe en s'affrichissant de son héritage, en s'envolant bien au-dessus de lui. On pourrait sans doute dire beaucoup sur la façon dont les deux films s'opposent. Mais en fin de compte, on retient surtout que malgré leurs différences, ces films parlent d'une voix commune quand ils nous affirment ceci : que le western en tant que genre soit mort ou non, l'ouest américain est un puit de richesse cinématographique que l'on a pas encore épuisé. Justement, j'entends dire que pourrait s'y dérouler le prochain film du plus célèbre brocanteur du septième art, Quentin Tarantino. Je suis curieux de voir ça, tiens.

It's showtime, folks!


Arcade Fire - Wake Up (album : Funeral)


On ne se refait pas, hein !

Ce n'est pas la première fois que je tente de me lancer dans la rédaction d'un blog. Les fois d'avant, je m'étais très vite confronté à une grosse flemme de rédiger de nouveaux articles (certains savent à quelle point j'aime faire les choses à moitié...). Parce que j'y mettais trop de zèle, sans doute.

Bref. Maintenant, c'est terminé. Sur ce blog, je saurai me contenter d'articles courts mais efficace, et je sais de quoi je veux parler exclusivement : de mes activités (sous-)culturelles. Autant dire que ça va beaucoup, beaucoup parler de cinéma... mais on essaiera aussi de parler un peu d'autre chose de temps en temps !


Allez, n'étirons inutilement cette introduction en longueur. Time to wake up...