mardi 17 mai 2011

Il faut vivre.

Un formidable pied de nez à Hollywood. Détective Dee est tout ce que le gros cinéma américain n’arrive plus à être : passionné, enthousiaste, généreux, décomplexé.

Toute l’inventivité, la folie de Tsui Hark est là. Peu importe les moyens limités, peu importe si une imagerie à couper le souffle côtoie un ou deux effets spéciaux digne d’une PlayStation 2 (feat. aliasing et textures baveuses), peu importe si certaines idées frôlent dangereusement les limites du WTF (des cerfs monacaux qui parlent et qui font du kung-fu... uh, what?). Le trip est total, le divertissement est absolu, et reste en toute occasion digne de la traditionnelle grandeur esthétique que l’on connaît au cinéma chinois. Cette élégante frénésie visuelle déroule intrigue follement dense et habile, très rapide aussi (j’ai fini par arrêter de compter le nombre de personnages, mais une chose est sûre : mieux vaut rester concentré si l’on ne veut pas très vite perdre le fil) ; le suspens est grisant.

Tout au long du film (et en particulier au cours d’un final qui transpire la volonté d’indépendance, et à la morale d’une réjouissante ambigüité : tout le monde finit par se soumettre au pouvoir, mais pas trop non plus), Tsui Hark n’oublie pas non plus de nous rappeler qu’il est parfaitement conscient de sa propre naïveté. Ainsi, il désamorce toute forme de cynisme critique qui aurait pu nous faire hurler au manque de fond, à la superficialité. Et en fin de compte, on ne retient qu’une chose de la séance : on a quand même méchamment pris son pied.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

DO WANT!
DO WANT DO WANT!

Bon y'a assez peu de chances de le voir en VO au cinéma de Brest, mais bon